C’est à cet instant précis que c’est arrivé. C’est arrivé d’une façon inattendue. Comme si Clotilde n’avait plus le contrôle d’elle même. C’est arrivé dans une simplicité déroutante. Au lieu de s’engager sur le boulevard Lafayette, elle bifurqua sur sa gauche, remonta la rue Maginot, puis tourna à droite sur l’avenue Maréchal-Fayolle. Elle pédalait de plus en plus vite, son vélo semblait à peine toucher le sol, son visage s’éclairait peu à peu comme un rayon de soleil naissant. Elle ouvrit en grand le col de son blouson, l’air lui fouettait le visage, elle dénoua son chignon laissant ses longs cheveux de jade flotter dans le vent. Elle se mit même à fredonner une chanson, puis à la chanter à tue-tête comme pour se donner du courage.