La caresse de l'écorce

1ere de couv 2

Couverture : Pastels © Monique Lucchini

La caresse de l’écorce — © Editions Musimot / 2022 

14 cm X 16 cm / 50 pages   — ISBN 979-10-90536-48-7 —   Prix : 12 €

 

 


Note de lecture

"À l'écoute" par Florence Saint-Roch

Revue Terre à ciel

Revue terre à ciel

 


 

Irina Dopont

La caresse de lécorce

 

D’un jour au lendemain un confinement implacable tronqua la liberté. Face à ce qui fut déclaré « état d’urgence sanitaire », et pour endiguer ce qui devenait le monstre noir de l’humanité, il y eut un enfermement par décret. Sans ménagement ni préavis.

Le temps qui s’ouvrit alors perdit le moindre repère ordinaire.
Chacun rivé au seuil fragile et perméable de la maison.
Chacun rendu à la réalité de besoins fondamentaux qu’il convenait de satisfaire sans en devenir l’objet.
Chacun privé d’espace et d’autonomie, privé de socialisation.

La vie habituelle échappa à toute volonté individuelle.

Il fallut se recentrer. Non dans une démarche égoïste, mais dans une obligation quasi éthique de faire corps.
Avec la souffrance de tous.

Avec ceux qui n’avaient d’autre alternative que de mettre leur vie au service des autres.
Avec le collectif condamné à l’isolement généralisé.

Il fallut composer. Puiser dans les ressources profondes et dans l’imaginaire pour dessiner la ligne horizon.

Écrire sans retenue

De ce rapport de soi à soi, de soi à l’autre, d’une promiscuité sans échappatoire qui cristallisait en chacun la possibilité du mal est née cette réflexion sur la sauvagerie. Cette gangrène que seul un homme peut infliger à autrui.

Écrire
la violence infligée aussi à la nature
la violence faite au grand corps social ou au petit corps privé
violence banalisée au corps intime et sexué
si petit celui de la femme ou de l’enfant

Écrire l’absence d’espace
ou l’espace d’un instant,
un confinement
une parenthèse de l’humanité.

Parenthèse d’humanité ?
Comment, ensuite, penser l’après. Y avait-il l’espoir d’un équilibre nouveau, celui d’une utopie de fraternité ?
Sauver l’homme de lui-même, gageure plus vaste encore

jusqu’au plus petit fragment de certitude
caresser l’écorce
que le fragile lien d’humanité ne se brise

Irina Dopont