Musimot

Dans la chambre tes bras

 

Romain Fustier

Dans la chambre tes bras

 

Quelle est donc cette voix qui murmure au vent, aux contours d’un vallon, à la course du torrent ?

La voix intime d’un paysage fantasmé. Voix lointaine de l’enfance.

Le paysage se fait corps. Corps aimé, caressé. La voix suit alors les courbes de l’amour, du désir.

Elle écrit le poème, réinvente sa structure, boit à sa source.

Elle est femme, rivière, montagne.

Elle est le souffle sans cesse renouvelé, modelé au fil des saisons.

Elle est parole de vie.

 

Dans la chambre tes bras est d’abord un texte de voix. Voix plurielles, en delta, se superposant, par impressions-surimpressions, comme le soulignent les parenthèses. Voix qui remontent vers la même source, canalisée par l’écriture, la forme du poème, qui tend à rassembler l’abondance d’émotions et d’images qu’il a charriées en chemin. Voix familière, susurrée de l’amante, qui est un monde à elle seule. Voix lointaines, fondues-enchaînées dans le paysage, où elles murmurent au milieu des montagnes d’où sont descendus les aïeuls, où remontent des souvenirs d’enfance, vécus ou fantasmés.

Dans la chambre tes bras peut aussi être lu comme un bain de langue, un bain de jouvence qu’est chaque poème naissant, sans cesse recommençant l’écriture, remettant en question le peu de certitudes acquises d’une page à l’autre. Le paysage apporte son lexique, le corps de l’amante sa syntaxe, ses torsions et ses contorsions. Chaque nouvelle saison réinvente les contours de la montagne, les courbes de l’amour. L’univers nous donne rendez-vous dans l’étreinte. La nature frémit entre les doigts de la femme. Elle respire entre ses seins où les cours d’eau rafraîchissent la parole, agrandissent la vie.

Romain Fustier

Couverture : photographie © Marie-Pierre Forrat
Dans la chambre tes bras — © Editions Musimot / 2019
14 cm X 14 cm / 36 pages — ISBN 979-10-90536-36-4 — Prix : 10 €

 

Extrait à lire

 

Notes de lecture

Note de lecture

Note de lecture de Valérie Canat de Chizy / revue Terre à ciel / avril 2020

Note de lecture

Note de lecture d'Alain Wexler / revue Verso n°182 / septembre 2020